Hier matin, sâchant que son médecin traitant était revenu de vacances, je demande à le voir en fin de matinée, estimant qu’il devait être au courant de l’état de sa patiente. C’est un homme toujours surchargé, doté d’un secrétariat qui pratique le barrage à la perfection. Vous avez compris depuis longtemps qu’écrire pour moi est le défouloir indispensable.
Voici la copie de la lettre que je suis allée déposer au cabinet médical.
Bonjour docteur.
Comme il semble extrêmement difficile d’avoir ne serait-ce qu’un contact téléphonique avec vous, j’ose espérer que vous trouverez 5 minutes pour lire ces quelques lignes.
Maman étant votre patiente j’estime de mon devoir de vous informer qu’elle est hospitalisée depuis jeudi 18 h.
Fièvre et confusion mentale sont les raisons qui ont fait prendre cette décision à Michel N. particulièrement efficace et amical en cette occasion.
Un 1er scanner n’a rien révélé
Les analyses sanguines non plus.
De jeudi à samedi 18 h, moment où j’ai piqué la colère, elle n’a reçu aucun traitement.
39°8 pour une personne de 86 ans, j’appelle ça de la non assistance à personne en souffrance.
Il semblerait que les infirmières ne soient plus autorisées à administrer le moindre médicament sans l’aval d’un médecin.
Son état se dégrade tous les jours un peu plus, la fièvre malgré les antibiotiques et paracétamol ne cède pas.
Elle va passer un second scanner cet après-midi.
J’aurais aimé discuter de tout cela avec vous de vive voix et éventuellement d’un changement d’établissement.
Je n’ose même pas penser que vous irez la voir, occupé comme vous l’êtes.
Cordialement.
Marie-Blanche P, très en rogne.
Sachez quand même qu’il est bien plus facile d’avoir au téléphone un ponte de la médecine, que vous. Moins de barrage au secrétariat sans doute.
Voir Pomponette attachée dans son lit, encore plus prostrée qu’hier fut un moment difficile. Dès lors que j’étais là pour surveiller qu’elle n’arrache pas la perfusion (enfin on l’hydrate, 2 jours perdus) j’ai démandé à ce qu’on la détache.
Direction le scanner, le verdict tombe, rien, rien, rien. Le radiologue plus que charmant, fait défiler les images devant moi, m’explique chaque cliché et je dois dire que je ressors presque déçue.
Pendant l’attente j’ai eu le temps de consulter son dossier médical, même si je ne comprends pas grand-chose je peux constater qu’une batterie d’examens impressionnante a été faite, que les analyses de sang sont bonnes, que le soupçon de leucémie est écartée, bref maman est en bonne santé !
Revenue dans la chambre le chef de service vient nous faire part de son incapacité a expliquer la fièvre persistante, les hémocultures
continuent.
Elle avoue quand même qu’il aurait fallu la perfuser dès son arrivée, ben oui c’est limite faute professionnelle.
Il est bien connu que l’action est la meilleure des thérapies pour ne pas sentir inutile, c’est pourquoi Maky a filé comme une fusée au
cabinet médical, remettre une couche de mécontentement.
Promesse du médécin « Monsieur P, demain je prends les choses main »
Pour qu’il n’oublie pas, il trouvera sur son bureau un fax à la sauce Maky, vous savez comme il peut être virulent.
Dans un tout autre domaine, je crois bien que je vais écrire, tant que j’y suis, à Swatch, les revendeurs de Nemours, Fontainebleau et Carouf ne vendent plus les bracelets seuls. Faire 60 km pour un bracelet de montre en plastique, vaut mieux en acheter une neuve.
Me voici en moins de 5 jours dotée d’un portable, rien qu’à moi, que je maîtrise presque parfaitement, d’une montre avec des aiguilles et d’une mère à l’hôpital, c’est beaucoup pour une seule personne.
Hier soir Sister a eu au téléphone un ami, cardiologue très réputé qui a été plus qu'encourageant. un réconfort qui s'ajoutant à tous vos témoignages a mis un peu de miel à cette journée.