De 77 à 81 nous avons vécu 4 ans en Algérie, coopérants privélégiés, tous les 3 mois je rentrais en France avec Fille-Unique, chien et bagages, Maky, pour le travail bien plus souvent.
Comme les Algériens nous préférions voyager sur Air France, négligeants la compagnie locale et ses boites à outils éventrées sur le tarmac au moment du départ.
Dans tous ces allers et retours, rien de dramatique n’est arrivé, mais je peux comprendre l’angoisse, à un niveau bien différent, de ceux qui attendent en vain un avion, des amis, de la famille.
Un brouillard à couper au couteau nous a empêché un jour de décoller d’Orly, nous sommes transportés en bus ver Roissy, « pas d’inquiétudes, vos bagages suivent » les bagages je m’en moque mais Yago dans sa caisse…
Je ne veux pas que mon chien soit oublié, les calmants font effet quelques heures, s’il se réveille avant de me voir, ça va être rock and roll !
Les heures tournent, les scénari les plus fous prennent possession de mon esprit, le retard s’accumule, enfin nous décollons, et arrivons à Alger.
Les bagages sont bien là, mais de chien point. Heureusement nous connaissons beaucoup de monde, et pouvons passer derrière, dans les entrailles du hangar des bagages non réclamés, des containers en attente et du personnel fatigué qui dort sur des sacs que leurs propriétaires attendent.
C’est bien ce que je craignais, Yago s’est réveillé et personne n’a voulu approcher de sa cage. Ouf, tout va bien, il n’a pas été détourné, n’est pas resté à Roissy et se calme en nous voyant.
Rien de comparable bien sûr avec ce que vivent actuellement les familles des disparus du vol
d’hier.
Rien de dramatique, juste une petite bouffée d’adrénaline qui survient quand on attend un peu plus que d’habitude.