Ils se sont retrouvés au petit restaurant dans lequel travaille La PJF, sont rentrés dicrètement, installés à une table au fond et c’était parti pour une longue conversation entre chats.
Marcello ex éclopé et Balagan épanouie avaient à cœur d’échanger leur point de vue sur leur maîtresse respective. Le bureau des doléances est ouvert et c’est Marcello qui ouvre le débat.
Tu sais Balagan, j’en ai plus qu’assez de cette vie, toujours des invités, toujours des courses, elle rentre épuisée, toujours d’autres chats qui empiètent sans aucune gêne sur mon domaine, assez plus qu’assez du souci qu’elle se fait pour la petite, et je ne te parle même pas des volatiles qu’il faut supporter. En ce moment elle est excitée comme une puce, des achats par-çi, des listes par là, des paquets qui s’entassent au pied du sapin, l’atmosphère devient électrique et je sais bien qu’un jour elle va craquer et qui s’occupera de moi. Et je ne dis rien sur les mélodies accordéonesques que je dois supporter, les mosaïques sur lesquelles je ne dois pas marcher et les broderies qui m’empêchent d’aller sur ses genoux…
Balagan l’écoute en silence et se demande bien de quoi il se plaint ce gros matou, elle voudrait bien que sa maîtresse soit toujours par monts et par vaux une liste de courses à la main, elle aimerait que l’appartement déborde de convives pour les fêtes, Balagan en a assez d’être abandonnée tous les jours pour cause de recherches stériles d’appartement, Balagan aimerait regarder autre chose que FBI le dimanche soir, Balagan en a ras la casquette d’être arrosée de ricorée dans son sommeil et ces travaux qui durent, qui empestent, pas un bout de canapé disponible, et tous ces livres qui plongent sa maîtresse dans un silence à peinet ponctué des raleries de l’éreinté, ah celui-là il y aurait à dire mais ce n’est pas le jour. Pour l’heure (bleue) Balagan ne dit rien de tout cela à Marcello, elle vient de tomber amoureuse de ce gros matou, elle est sous le charme des ces rons-rons qu’elle en oublierait presque de penser au bébé qui va arriver bientôt, encore un sujet de stress et d’angoisse pour sa maîtresse qui n’en manque pas pourtant, va falloir laisser la place dans le lit pour les calins du matin ah non ça, pas question d’un intrus entre nous.
Balagan soupire, Marcello comme tous les hommes ne comprend rien et chacun reprend le chemin du retour vers son univers impitoyable de chat hyper gâté.
Quand j’ai vu les photos ce fût une évidence j’ai pensé tout de suite « Balagan et Marcello » c’est quand même un peu fort pour des chats que je ne connais pas. J’espère que Lili et Heure-bleue ne m’en voudront pas d’avoir fait parler leur animaux de compagnie.
Rien de neuf rue Voltaire, Yapuka a bien travaillé dans les toilettes, tout à l’heure j’entame le parcours « choses à faire avant le 24 » la liste est longue et pour le moment rien n’est encore rayé, j’ai commencé à faire les paquets, vous n’aurez pas la photo ce serait indécent…