Hier après avoir nagé, oui, oui (en rond) dans la piscine, la chaleur a fait place à un orage violent mais
éphémère et tout d’un coup j’ai eu 10 ans, nous étions à Valras et le vent marin nous obligeait à plier parasol et serviettes, car dans ces cas là « ça pègue » tout
est humide, poisseux, les cheveux collent sur le front, la mer se fait houleuse, traitresse, méchante et mieux vaut la quitter. Alors que fait-on à la mer quand le vent nous chasse de la
plage ?
Vite on rentre à la location, vite on quitte les maillots pègueux de sable collé, et
vite à la pâtisserie car tout d’un coup les vacanciers sont pris d’une fringale subite, du sucre et en quantité !!! Enfin rassasiées les familles adoptent un pas nonchalant, il faut occuper
les enfants jusqu’à l’heure du repas, après la patisserie c’est au tour de la librairie de recevoir la cohue renfrognée, (un jour de mer perdu) et que peut-on faire un jour sans
plage ?
Les cartes postales aux amis, relations, famille : Bon souvenir de vacances, il fait beau, on pense à vous, à bientôt. Les enfants sont plongés dans les bandes dessinées, allez, allez, on y va ! Oui mais où, personne ne le sait mais tout le monde déambule dans la rue principale, les terrasses de café sont pleines, les marchands de souvenirs dévalisés, les poussettes encombrent les trottoirs, les enfants commencent à bailler, au bout de la jetée les vagues se fracassent contre la digue du phare, c’est « marin » tout est poisseux, le sable est mouillé mais demain nous irons à la plage, il y aura un véritable inventaire à la Prévert au bord de l’eau, une sandale, un couteau, un chapeau, un maillot de corps (le TShirt n’est pas encore l’uniforme incontournable) un bas de maillot…tiens tiens où est le haut, un matelas pneumatique percé, et des coquillages, des coquillages, de quoi en remplir les seaux et faire de beaux chateaux décorés.
C’était en 1954 à Valras un jour de vent marin. Les plages du Languedoc sont immenses, le sable est fin, il y fait soleil tout l’été mais gare au vent du Nord ou au vent marin, ils vous précipitent direct à la patisserie…