Il y a très très longtemps l’espèce humaine se divisait en 2 groupes : les chasseurs et les
cueilleurs, l’homme en tant que mâle n’a pas cueilli très longtemps, il a vite activé ses neurones derrière sont front bas pour découvrir qu’un simple bout de bois habilement
lancé faisait de lui un chasseur et par là même laissait à madame Cromagnon la tâche ingrate mais oh combien nécessaire de cueillir, ramasser et machouiller, herbes et baies sauvages qui
agrémenteraient le pot au feu de mamouth cuit au feu de bois bien sûr.
Chasseur donc mais pas cueilleur pour un sou, c’est inscrit dans les chromosomes-mémoires de mon homme ex-des cavernes et c’est ainsi que seule je suis partie ramasser de mes blanches mains pas
loin de 8 kilos de fraises, arrivée dans les premières sur le lieu de la récolte j’ai la bonne surprise de voir que les fraises sont à hauteur de Mab, limite un peu hautes, grosses et bien
juteuses je remplis en 30 minutes mes paniers non sans écouter les autres cueilleurs au travail, nous sommes sous serres, pas de boue ni de rosée, archi sec le terrain, mais quelques personnes se
félicitent d’avoir mis bottes ou sabots gracieusement prêtés par les fermiers, viennent ensuite les remarques telles que : « Ah ça c’est ben d’la fraise de dans l’temps » avec
l’accent du Gâtinais. Nous, les locaux sommes bien vite entourés par les parisiens en RTT : « Ah ça c’est du bio, c’est du bon » Du bon oui, du bio non, ce serait signalé en long,
en large et dans toutes les langues et les fraises seraient bien moins grosses.
Résultat de ma cueillette : Je n’ai pas le dos brisé, 7kg 760 de fraises et 3 laitues à partager entre Cerisette, Sister et nous, pour 8 euros chacune, je suis contente de faire partie des cueilleuses.