Longtemps j’ai cru que plage et vent méchant allaient ensemble.
A Valras la plage était équipée, dans les années 50, de tentes à rayures, nous y installions le campement pour
la journée, goûter, serviettes humides, livres, seaux, pelles et rateaux, quand le vent du Nord se levait nous nous y réfugions afin de se mettre à l’abri du sable qui volait et venait sur nous
tel des aiguilles. Le vent du Nord c’est 3, 6, ou 9 jours, une vraie plaie. A la Nouvelle pas de tente, sur la plage des Salins du Midi, quasiment déserte, parasol solidement arrimé et rempart de
voitures nous protégeaient un peu, mais la Méditerranée très dangereuse dans ces cas là nous chassait vers l’intérieur des terres, chaleur étouffante et parfum de guarrigue.
En Algérie j’ai découvert les coupes-vent, toile tendue entre des piquets, à l’abri des regards nous refaisions le monde entre français, plus de seaux et de pelle, Fille Unique avait passé l’âge
des châteaux de sable pour aborder celui des boums et des garçons.
Et puis j’ai découvert la côte d’Azur, ses criques et l’Estérel, magnifique barrage au Mistral, plus d’arrivée chargés comme des baudets sur la plage, fini le parasol qui s’envole, fini le sable
qui s’infiltre partout. Cette année nous irons à Cagnes, pas de risque de sable qui s’envole, les galets ronds, pas très confortables, feront pousser des hurlements à Maky, très sensible des
pieds, je me moquerai de lui, comme toujours, j’aurais une pensée pour les vacances en famille sur les plages de l’Hérault et de l’Aude, mais le vent du Nord ne me manquera pas.